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09/02/2019
La pièce avait d'excellentes critiques et j'étais intéressé mais les prix étaient prohibitifs et les conditions (= place pour les personnes de mon gabarit) pour apprécier l'œuvre pas vraiment au rendez-vous d'après les critiques lues ça et là.
J'avais remis à plus tard mes réservations et ce fut une surprise totale lorsque j'ai découvert 15 jours avant sa sortie les affiches du film ! Une petite recherche m'apprit que l'adaptation était faite par le metteur en scène. Un bon point surtout qu'à l'origine ce dernier voulait adapter son scénario au cinéma et avait dû se rabattre sur le théâtre faute de moyen (ce qui ne manque pas d'ironie !).
Le début du film, avec sa voix off et son petit village parisien présenté à travers différents éléments historiques, donne l'impression d'ouvrir un album d'Astérix... impression bizarre mais pas désagréable qui amène gentiment le spectateur dans la vie d'Edmond Rostand, auteur que tout le monde connaît (merci l'école !) grâce à son chef d'oeuvre mais dont je serais bien en peine de citer une autre pièce (aller, en trichant il y a également... "L'Aiglon" et "Chantecler" qui ne me disent absolument rien :-/ ).
Le film raconte la manière dont l'auteur a monté sa pièce et si tout s'emboîte bien il y a une sensation de facilité et d'opportunisme qui laisse un goût bizarre. Tout tourne autour d'Edmond et quand je lis que sa femme était poétesse et son père écrivain, biologiste et académicien français... je n'ai pas l'impression de voir le même personnage que celui présenté par Michalik.
Oui c'est une adaptation, une vision personnelle et non un documentaire sur la vie de Rostand et il faut bien le reconnaître, ça fonctionne plutôt bien, le film suivant les traces de "En revoir là-haut" sans parvenir à l'égaler.
Quel est le problème ? La vision ultra réductrice de l création d'une œuvre : Rostand ne fait que coucher sur le papier ce qu'il entend autour de lui, ce qu'il vit avec ses amis ou ce qu'il écrit à travers une correspondance fournie avec celle qui sera sa muse.
Cela donne de belles scènes, notamment avec le personnage d'Honore dans sa brasserie, avec son meilleur ami pour une déclaration enflammée au pied d'un balcon, avec Coquelin pour le développement de la tirade du nez, ...
Malheureusement cela enlève tout caractère au personnage principal qui n'est qu'un pâle transmetteur. Quel est son apport personnel ? Avec cette vision des choses, il est minime et tout s'imbrique sans que les éléments perturbateurs ne servent à autre chose qu'une ou deux blagues potaches.
Si les acteurs font parfaitement le travail qui leur est assigné, on ne retrouve pas dans le film la force de la pièce. Du coup tout est trop sucré, trop joli, trop parfait ce qui m'a petit à petit détaché du film. Cela ne m'a pas empêché de l'apprécier mais pour avoir lu après coup la critique de "Première" (voir ci-dessous) à laquelle je souscris à 100%.
Bref, le film a été fait avec sérieux et application mais les choix de scénario ne m'ont pas totalement convaincu. Cela donne un long métrage solide mais trop neutre pour me convaincre, ce qui lui fera dépasser la moyenne mais ne me donnera pas envie de le revoir de si tôt. Un petit @@+ en somme, mais quand le film est précédé de tant d'éloges, il est difficile de ne pas ressentir un peu de déception en sortant de la salle.
P.S. : Le générique montre différentes versions de Cyrano sur les 50 dernières années, avec notamment celle de Depardieu qui dévorait l'écran dans celle qui m'a fait découvrir la pièce sur grand écran dans les années 1990.
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